
Il y a deux semaines je retrouvais Germaine pour aller boire un verre. On ne s’était point vu depuis 2 mois et je savais qu’on aurait beaucoup de choses à se dire. Enfin elle surtout, parce qu’elle ne me laisse pas trop l’occasion de raconter à quel point ma vie est ennuyeuse. Ca faisait donc 3sambucas, 4martinis et 2bières (donc 2 pipis), qu’elle me racontait à quel point Janjan était merveilleux, comment il était attentionné et comment il la rendait heureuse, et puis sexuellement…STOP je ne veux rien savoir, merci… En fait si, ça ça m’intéresse plus que tout ce que tu m’as raconté avant…
Pour résumer Janjan est l’homme parfait avec un grand « P », et elle est la femme la plus chanceuse du monde avec un grand « C » (Petite question silencieuse : et lui ? Se qualifie-t-il de « chanceux » ?)
Vient alors le moment fatidique où elle se rend compte qu’elle n’a fait que de parler d’elle et qu’elle daigne alors s’intéresser à moi : « Alors ton travail ? Ca donne quoi ? ». Mais ne soyez pas naïf, ce n’est qu’une occasion supplémentaire qu’elle se donne pour parler de son propre travail, « parce que moi, c’est trop bien, je vais même être augmentée ». J’ai oublié de préciser un point : ce qui est le plus énervant avec Germaine, ce n’est pas tant qu’elle ne parle que d’elle mais surtout que sa vie est toujours formidable et qu’à côté on ne peut s’empêcher de penser qu’on est une grosse nulle incapable de faire quoique ce soit.
Le moment fatidique, ce jour-là, ne concernait pas mon travail, mais mon activité affective : « quel dommage que tu n’aies pas encore rencontré quelqu’un de bien !… mais tu finiras par trouver, comme moi j’ai trouvé Janjan qui est une personne formidable , blablabla… ». Il fallait que le cercle infernal cesse et là j’ai craqué, j’ai commis l’erreur fatale qu’aucune copine digne de ce nom ne doit commettre : j’ai menti.
« Mais j’ai quelqu’un dans ma vie…depuis…2 semaines. Je ne te l’avais pas dis ?(tête en l’air que je suis, tiens !) Il s’appelle…Mmmm… Marcus… »
Et me voilà affublée en moins de 3 minutes d’un petit ami au nom ridicule, d’une belle-mère potentielle et d’un bonheur que j’avais jusque là caché…par timidité.
Germaine se montre très intéressée dans un premier abord, puis rapidement trop curieuse. Elle exige que je lui raconte tout, dans tous les détails, elle hurle dans tout le bar qu’elle est ravie pour moi,… « Oh, il faut absolument que je rencontre celui qui fait battre le cœur de ma meilleure amie !!! On n’a qu’à aller manger tous les 4 ensemble au restaurant, le jour de la Saint Valentin. Ce serait amusant ! » dit-elle en battant joyeusement les mains. J’ai beau lui expliqué qu’il n’est pas souvent là, très pris par son travail, que ça va être compliqué de bloquer une soirée, mais j’ignore comment elle s’y est prise (elle a de l’entraînement dans ce genre de trucs, c’est sûr), mais elle a réussit à me faire promettre de venir avec Marcus au restaurant pour la Saint Valentin. En plus, je déteste la Saint Valentin !!!
Donc après une tentative ratée avec Meetic, j’ai pris mon petit répertoire rose, celui que j’utilise quand je suis célibataire (donc une bonne partie de l’année), pour appeler mes ex ou des copains afin de leur proposer de venir avec moi au restaurant le jour de la Saint Valentin. Mais à peine avais-je fini cette phrase que les ¾ ont raccroché, certains notamment en m’insultant (Note pour moi : penser à les larguer de manière plus souple pour prévenir ce genre de réaction à l’avenir) et d’autres en riant. Un seul a accepté mais laissez moi vous dire que les mecs sont vraiment des crevures : il a tout de suite perçu le désespoir dans ma voix et a négocié immédiatement que je lui paie le resto !!! Arrrgh ! Je ne suis pas radine mais vous connaissez les prix ces soirs-là…
J’ai donc expliqué à mon Janjan le rôle qu’il devait jouer et nous sommes partis tous les deux au restaurant.
Juste pour information, l’homme qui a accepté d’interprêter Marcus, est un vague mec que j’ai rencontré dans une vague soirée. Nous avons…ensemble et le lendemain je suis partie discrètement de chez lui sans le réveiller (je suis timide, si si je vous assure…).
Mais ne m’ayant pas insulté au téléphone, je me suis dit qu’il ne m’en voulait pas. Naïve petite Mélissa…
Le repas a été tout bonnement horrible. Marcus a passé la soirée à draguer très lourdement la serveuse avec sa petite jupe trop courte. J’étais effroyablement gênée, car tout le monde à la table se rendait compte de son manège… mais également la serveuse qui semblait très intéressée par cette parade amoureuse. Vers le milieu du repas, il s’est levé et m’a dit « Désolé ma chérie mais entre nous, c’est impossible. Je te quitte », et je l’ai vu partir en direction de la serveuse pour continuer de la draguer plus tranquillement.
Personnellement je n’étais pas trop affectée par cette séparation et je dois avouer que ma première pensée était plutôt « chic, je n’aurais pas à payer le dessert », mais Germaine a été profondément choquée. Pendant des heures, elle m’a consolé de mon faux chagrin inconsolable et répétait sans cesse qu’il était un horrible garçon et que c’était mieux ainsi… Elle pleurait à ma place et je me suis dit que pour être triste comme ça pour moi alors Germaine était sans mentir une vraie copine!
La preuve : elle m’a même payé le resto !
Interrogation quotidienne : Est-ce que chaque acte bon est suivi d’un cadeau, et que chaque acte mauvais est suivi d’une punition ? Ca doit être vrai car après être sortie du restaurant le ventre et le porte-feuille pleins, je me suis rendue compte que l’une de mes bottines Moschino était griffée. J’ai été punie !
Proverbe du jour : " L'amour est un je-ne-sais-quoi, qui vient je-ne-sais-où, et qui finit je-ne-sais-quand." Melle de Scudéry
Horoscope : Note du jour: 8/10. Ras le pompon de toujours être « politiquement » correct? Osez provoquer. Le ciel donne la permission de vous émanciper. Donc, on laisse libre cours à son imagination et on s’éclate en soirée. Mais avant, tenez-vous le dos droit et les bras énergiques devant le boss au bureau.
Décidément mon horoscope assure trop !
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