lundi 18 juin 2007

Mélissa en stakhanoviste

Et oui, je connais des mots compliqués !
Le travail en usine impose de nouvelles valeurs : suivre la cadence imposée par des gens qui ne sont jamais sur la machine, attendre patiemment les pauses, ne pas regarder trop souvent l’effrayante horloge, arriver à l’heure,…que des choses difficiles pour moi. Pourtant dans l’état actuel des choses, ce travail a le mérite de me faire oublier que je suis seule. En bossant comme une acharnée pendant 8h, je ne pense pas à toutes ces choses qui me pourrissent l’existence : j’aurais pu mieux faire, j’aurais pu prendre davantage soin de lui, j’aurais… En fait, tout ce que j’aurais pu faire, n’aurait que retardé l’échéance de quelques jours, semaines au mieux. Mais pour un cœur malheureux, la raison n’existe pas. Pourtant, pendant que je suis à l’usine, je n’ai pas le temps de me tracasser le cœur et l’esprit de ces futiles et vaines sources de culpabilité.

Au contraire, je me met à rêver et je me sens bien. Je rêve du prince charmant, tout en ayant conscience qu’il n’existe pas mais j’aime à croire (espérer ?) le contraire. J’imagine tout ce que je pourrai faire en sortant du travail, même si je sais que je serai trop fatiguée pour entreprendre quoique ce soit. Je rêve de muscles, de bronzage et de beauté. Je commence progressivement à me retrouver telle que j’étais avant d’avoir tant « changé » : insouciante, rieuse, fragile et forte, pleine d’envies et d’ambitions. Et je suis contente parce que ça, c’est moi et non pas la jeune fille colérique, froide et méchante que j’ai pu devenir. Je rêve parfois qu’il revienne mon renard, surtout lorsque je croise d’autres renards dans la rue et la seconde qui suit, je rêve d’un loup, d’un félin ou même d’un bonobo. Je suis de nouveau moi, versatile et indépendante. Certaines personnes ne sont pas faites pour être enchaînées (par leur travail, leur amour et leur chien) et je fais partie de ces personnes. Parce que si on me cloue un pied, je ne peux que tourner en rond.

Interrogation quotidienne : C’est marrant de voir comme les heures n’ont pas la même durée : les premières heures de travail passent généralement très vite alors que la dernière heure semble interminable. Les secondes sont des minutes et le temps semble comme suspendu jusqu’à l’arrivée libératrice de la relève. On devrait inventer une nouvelle échelle de mesure qui prenne en compte la durée différente d’une heure !

Le mot roumain important à connaître : la naïba ! (va te faire foutre !), on peut le dire dans n’importe quel contexte. C’est l’équivalent du « fuck » américain mais ce n’est pas efficace contre les renards, parce qu’ils ne comprennent pas et parce qu’ils sont trop occupés à courir après les poules. Vilaines bêtes ! (on a envie de les caresser parce qu’elle sont mignonnes mais pas de pot, elles ont la rage !!!)

Horoscope : Note du jour: 6/10.
Du positif sur demande, ne vous gênez pas pour faire votre réserve. La société est obsédée par la perfection et elle juge facilement. Alors, si vous faites quelques erreurs, ne vous laissez pas abattre. Après tout, qui est parfait dans ce bas monde? Au travail? Concentration + organisation = succès. Donc, si vous avez les idées volages, faites un effort. Il faut vous appliquer surtout si big boss vous regarde directement. Aïe! Mâtez votre caractère réactionnel. L'amour? Après la tempête, le beau temps! Une belle éclaircie avec votre Chéri(e) ce soir.
J’ai envie de dire « ou pas… ».

Si vous aimez cette image, consultez ce site : www.janbollaert.com

1 commentaire:

Anonyme a dit…

J'ai toujours trouvé que faire le zouave dérriere une machine laissé beaucoup de temps pour penser, enfin je pensais beaucoup pour éviter de m'aliéner à la tache, car genre tache trépidante le travail à la chaine ca calme (en fait j'aime pas trop ca).

Pour le renard je vais voir si j'ai pas une recette pour cuisiner ce machin là ... mais je promets rien !