vendredi 2 novembre 2007

Aller- Retour

Mélissa toujours en mode binaire (j’aime parler de moi à la troisième personne) : 00111000101. Comme le dirait ce cher G (rien à voir avec Doudi G), je suis très bissextile en ce moment : Paris, Nancy, Lyon, Paris, Nancy, Paris, soit toujours et encore dans le train. Un jour, je me le promets, la SNCF sera mon sponsor. Je redécouvre Paris, la joie du métro le matin, le plaisir de la bousculade dans la rue, l’œil morose des parisiens, pur reflet du ciel. J’ai entendu dans la rue qu’il ne faut pas taper la main d’un enfant. Pourquoi me demandez-vous ? Parce qu’apparemment, il y a une veine qui relie la main au cerveau. A Paris, on réinvente la science et l’anatomie. Ici, les chinois se donnent de nouveaux noms car les leurs sont trop durs à prononcer pour les gentils français que nous sommes. Et ça donne quelques délires « Bonjour, je m’appelle Saint Lazare » « Et moi Galeries Lafayette ». J’ai mal au ventre à force de boire du café mais il parait que c’est de la dégustation. Je travaille chez Starbucks et je découvre le travail à l’américaine. Sans vouloir faire de mauvais jeux de mots, pour le moment, c’est la classe. J’ai droit à un sachet de café ou de thé par semaine et je peux ramener quelques gourmandises une fois la boutique fermée. Mais chuuuut ! C’est illégal de ramasser les gâteaux de la poubelle pour en prendre chez soi. Je joue à la timide et n’ose rien prendre : je ne vais quand même pas me faire virer pour vol de muffins ! Paris est une ville construite avec intelligence : la Rue de la Lingerie est suffisamment loin de le Rue des Boulets. Je me trompe allègrement de métro, quand je choisis le bon, c’est le mauvais sens. La fatigue me fait perdre le peu de sens de l’orientation que j’ai. Après 5 jours sur Paris, je deviens une vraie parisienne. Je suis déjà avide de verdure mais au lieu d’un week-end en Normandie, je me contente de l’Est. Ici, seuls les commerçants sourient (et encore !). Si je demande mon chemin dans la rue, j’ai une chance sur deux de tomber sur quelqu’un encore plus perdu que moi. Je laisse des mots doux à ma femme de chambre pour mettre un peu de bonheur dans sa journée…et continue à attendre qu’elle veuille bien changer mes draps. L’hôtel a un sauna, une salle de gym et une salle de billard. Mais je reste devant la télévision pour découvrir de nouvelles émissions sur le câble. Ma chambre est plus grosse que mon appartement lyonnais. Mon alimentation s’est modifiée pour se concentrer exclusivement sur le café et les clopes. Mon planning est chargé : métro, boulot, dodo et ne laisse aucun temps pour Albert le 5è mousquetaire photographe ou Lucien le maigre mannequin. Je vis accrochée au téléphone pour parler à ceux que j’aime et qui sont loin. J’envisage sérieusement de me faire greffer une oreillette directement dans la main…Evidemment puisque la main et le cerveau sont reliés.

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