lundi 19 novembre 2007

Fais pas ci, fais pas ça !

On ne dit pas : Je transpire comme une grosse vache
Mais mon système de sudation fonctionne à merveille.

On ne dit pas : J’ai voté Sarkosy
Mais j’ai fais une grosse erreur de jugement aux dernières élections.

On ne dit pas : J’ai redoublé cinq fois
Mais je suis si exigeante que je me laisse le temps de la perfection.

On ne dit pas : T’es bonne mais t’es conne
Mais tu es aussi jolie qu’intelligente, voire plus.

On ne dit pas : Je voudrais un café au lait dans une petite taille
Mais je voudrais un moyen café Latte.

On ne dit pas : Tu es petit
Mais les girafes, c’est bon pour les zoos.

On ne dit pas : Bush est un con
Mais Bush est un gros con.

On ne dit pas : Le TGV est encore en retard, comme d’habitude
Mais en raison de difficultés techniques,…

On ne dit pas : Je suis interdit bancaire
Mais je dépense sans compter, contre l’avis de mon banquier.

On ne dit pas : J’ai encore grossi
Mais l’hiver me donne de jolies formes.

On ne dit pas : Le Beaujolais Nouveau est dégueulasse cette année encore
Mais le Beaujolais Nouveau est fidèle à lui-même.

On ne dit pas : Tu m’invites à manger chez toi ?
Mais est-ce que je peux t’aider à nettoyer ton frigo ?

On ne dit pas : Je te quitte parce que tu me saoules
Mais je crois que notre relation est arrivée à son terme.

On ne dit pas : T’es tellement conne que tu pourrais être blonde
Mais tu es une copine de Mélissa, non ?

On ne dit pas : Je suis un obsédé sexuel
Mais mon intelligence se situe davantage dans le centre de mon corps qu’à son extrémité supérieure.

On ne dit pas : NRJ, c’est de la merde commerciale (même si on a raison de le penser)
Mais je désapprouve la politique musicale de cette radio.


On ne dit pas : J’ai oublié ton anniversaire
Mais je ne voulais pas te mettre mal à l’aise en te rappelant que tu as un an de plus.

On ne dit pas : C’est moche, comment tu t’habilles
Mais je trouve que tu es quelqu’un d’audacieux.

On ne dit pas : T’as du miel dans les oreilles
Mais une abeille sommeille en toi.


mardi 13 novembre 2007

Mais vous êtes fous ! Oh oui !

Un homme, dans le métro, parle tout seul : récite-t-il une pièce de théâtre ou est-il simplement fou ? Il parle des hommes, des negros, des manouches et des arabes et résume le tout en une seule phrase très philosophique : « les Hommes, c’est comme l’alcool : il ne faut pas les mélanger »
Il parle des Rosembergs, les juifs, qui ont été accusé d’être des communistes, « d’ailleurs aussi coco que moi je suis transsexuel » précise-t-il, « Eh ben, Rosemberg, ça s’écrivait comme les Rosemberg, les manouches du 5è. Donc ça prouve bien que c’est pareil. »
Il est plein de bon sens et très perspicace « Les bretons, ils sont pauvres car ils n’ont pas de guitare. Il y a des gens qui me prennent pour un breton. Moi ?!? Un breton !?! Mais n’empêche que le breton, il aurait pu être manouche ».

Je ris de sa folie (maintenant je pense en être sûre). En sortant du métro, je croise une vieille femme sale qui, elle aussi, récite une pièce de théâtre au milieu de la rue (je suis naïve, des fois). C’est officiel, ces gens sont dingues et seulement alors je prends un peu peur. Ont-ils toujours été comme ça ou le sont-ils devenus à force de vivre à Paris ? Est-ce que les gens qui vivent ici sont condamnés à la folie ?

Je sens moi-même que je commence à craquer : je cours partout et tout le temps, je me suis inscrire au CCGCSFG (le Club Contre les Gros Cons qui Stagnent dans le File de Gauche), je me professionnalise en matière de métro (maintenant pour moi, un M jaune et géant signifie l’entrée d’une bouche de métro et non plus un MacDo).
Les publicités vantent des choses incroyables : « Avoir les meilleures chaussures pour un meilleur sexe » (c’est quoi le rapport ???). Les Centres Commerciaux sont des villes et leurs vendeurs, des guides touristiques. On nous vend du rêve constamment mais voir des petits gosses de bourges claquer l’argent de papa-maman, ne me fait pas du tout rêver. Au contraire, ça aurait tendance à m’énerver un petit peu. Dans le quartier où je bosse, j’en vois tous les jours. Ils ont des visages de gosses torturés à qui la vie n’a pas fait de cadeau (« Arrête, c’est pas toujours facile d’être pété de tune ! ») Quand je les entend se plaindre ou tenter une vague analyse sociologique du XIXè siècle, je rigole intérieurement et j’aimerais tant pouvoir leur souffler « Vous vivez dans une jolie bulle que j’éclaterais bien volontiers ».
Et pour le coup, ça me donne envie de réciter, seule et à haute voix, des pièces de théâtre dans le métro.

News du jour : J’ai vu Mya Frye à la boutique aujourd’hui et j’avais très envie de lui dire que je n’avais manqué aucun épisode de Popstar.

jeudi 8 novembre 2007

Mélissa linguiste

Certaines expressions françaises peuvent paraître obscures. Nous l’avons évoqué tout au début de ce blog, « l’huile de coude » n’est pas en vente dans le commerce. Mais ce qui me rassure dans mon ignorance (pour ne pas dire ma bêtise), c’est, qu’après un rapide sondage autour de moi, je n’étais pas la seule à ne pas savoir (j’ai même appris des trucs aux autres).
Afin de vous permettre de briller en société, je vous propose de vous expliquer l’expression « fuite en avant » (la semaine prochaine « pense-bête » car ce n’est pas seulement permettre aux animaux de penser mais surtout aux étourneaux).
Finalement qu’est-ce qu’une fuite en avant si ce n’est reculer pour mieux sauter ? (J’aime les gens qui répondent à une question par une autre question !) Il s’agit donc de prendre de l’élan (rien à voir avec ceux du Père Noël)(quoique…) pour avancer plus loin. Schématisons l’ensemble : si vous fuez, c’est que quelque chose vous poursuit, une ex encombrante, un dinosaure derrière le TGV (c’est pour ça qu’il ne faut tirer l’alarme qu’au moment opportun), un chien derrière le facteur… Quoiqu’il en soit, cette chose est derrière vous, d’où l’importance de la « fuite en avant ». De toute manière, il parait difficile de fuir en arrière : ceci s’appelle un retrait stratégique dans le jargon militaire ou de la lâcheté dans le langage usuel (ou de l’intelligence, diront les lâches).

La fuite en avant permet de prendre de l’avance sur la situation pour pouvoir se retourner et agir après réflexion. « Anticipation, adaptation, domination » comme le résumerait si bien Renaud (ta gueule et marche à l’ombre).
Cependant il n’est pas inutile d’aller plus loin encore. Si la fuite est verticale, la notion d’ « avant » prouve le caractère urgent de la chose. Ainsi dira-t-on « mon évier fuit : avant tout je dois appeler le plombier ». Si la fuite est purement féminine, on préférera l’expression « en arrière » plutôt qu’en avant, l’arrière étant dans cet exemple le symbole de trahison de notre Nana.
Enfin pour clôturer mon idée, je rajouterais que les Etats-Unis sont exempts de toutes les fuites (surtout de cerveaux) car n’oublions pas que pour que quelque chose puisse fuir, il faut en avoir en réserve.

PS : ce poste a été écrit sans consommation de drogues au préalable.
PSS : fuite en avant, mécanisme inconscient qui pousse l’individu à agir malgré le risque imminent.
PSS : Est-ce que « se jeter dans la gueule du loup » fonctionne aussi avec les renards ?
PSSS : C’est lourd ces PS qui ne finissent jamais !

vendredi 2 novembre 2007

Aller- Retour

Mélissa toujours en mode binaire (j’aime parler de moi à la troisième personne) : 00111000101. Comme le dirait ce cher G (rien à voir avec Doudi G), je suis très bissextile en ce moment : Paris, Nancy, Lyon, Paris, Nancy, Paris, soit toujours et encore dans le train. Un jour, je me le promets, la SNCF sera mon sponsor. Je redécouvre Paris, la joie du métro le matin, le plaisir de la bousculade dans la rue, l’œil morose des parisiens, pur reflet du ciel. J’ai entendu dans la rue qu’il ne faut pas taper la main d’un enfant. Pourquoi me demandez-vous ? Parce qu’apparemment, il y a une veine qui relie la main au cerveau. A Paris, on réinvente la science et l’anatomie. Ici, les chinois se donnent de nouveaux noms car les leurs sont trop durs à prononcer pour les gentils français que nous sommes. Et ça donne quelques délires « Bonjour, je m’appelle Saint Lazare » « Et moi Galeries Lafayette ». J’ai mal au ventre à force de boire du café mais il parait que c’est de la dégustation. Je travaille chez Starbucks et je découvre le travail à l’américaine. Sans vouloir faire de mauvais jeux de mots, pour le moment, c’est la classe. J’ai droit à un sachet de café ou de thé par semaine et je peux ramener quelques gourmandises une fois la boutique fermée. Mais chuuuut ! C’est illégal de ramasser les gâteaux de la poubelle pour en prendre chez soi. Je joue à la timide et n’ose rien prendre : je ne vais quand même pas me faire virer pour vol de muffins ! Paris est une ville construite avec intelligence : la Rue de la Lingerie est suffisamment loin de le Rue des Boulets. Je me trompe allègrement de métro, quand je choisis le bon, c’est le mauvais sens. La fatigue me fait perdre le peu de sens de l’orientation que j’ai. Après 5 jours sur Paris, je deviens une vraie parisienne. Je suis déjà avide de verdure mais au lieu d’un week-end en Normandie, je me contente de l’Est. Ici, seuls les commerçants sourient (et encore !). Si je demande mon chemin dans la rue, j’ai une chance sur deux de tomber sur quelqu’un encore plus perdu que moi. Je laisse des mots doux à ma femme de chambre pour mettre un peu de bonheur dans sa journée…et continue à attendre qu’elle veuille bien changer mes draps. L’hôtel a un sauna, une salle de gym et une salle de billard. Mais je reste devant la télévision pour découvrir de nouvelles émissions sur le câble. Ma chambre est plus grosse que mon appartement lyonnais. Mon alimentation s’est modifiée pour se concentrer exclusivement sur le café et les clopes. Mon planning est chargé : métro, boulot, dodo et ne laisse aucun temps pour Albert le 5è mousquetaire photographe ou Lucien le maigre mannequin. Je vis accrochée au téléphone pour parler à ceux que j’aime et qui sont loin. J’envisage sérieusement de me faire greffer une oreillette directement dans la main…Evidemment puisque la main et le cerveau sont reliés.