vendredi 25 septembre 2009

Apocalypse selon sainte Mélissa

Ecoute, je te le dis ; les quatre poneys de l’apocalypse fouleront bientôt la terre. Sous leurs sabots, rien ne survivra. Ils puniront les vilains, les méchants, les injustes, les incultes.

1.1 Ouvre les yeux, je te le dis ; le poney blanc châtiera la fausse innocence, il punira les fausses blondes, les femmes siliconées, les hommes stéroïdés. Toi qui me lis, ouvre les yeux, je te le dis ; ne livre pas de culte à ces icônes de magazine. La seule parole est la mienne, ouvre les yeux.

1.2 Ouvre ta porte, je te le dis ; le poney pâle rassemblera tous les morts ici conçus. Ils te hanteront jusqu'au moment où la tentation t’obligera à les rejoindre. Ne porte pas le culte de la mort dont tu ignores tout. Le poney pâle corrigera les présomptueux, les vilains et gras capitalistes et les bourgeois du 16ème. Toi qui me lis, ouvre ta porte, je te le dis ; ne provoque pas la mort et les cadavres resteront au placard.

1.3 Ouvre la bouche, je te le dis ; le poney noir assénera le dernier coup à la justice. A sa suite, la famine le suivra comme une fidèle compagne. Le poney noir condamnera les anorexiques et les boulimiques, les fast foods païens et les plats Marie Surgelé. Son pardon ne vaudra que pour Saint Jean-Pierre Coffe et Sainte Maïté. Toi qui me lis, ouvre la bouche, je te le dis ; si tu gâches, tu seras punis.

1.4 Ouvre ton cœur, je te le dis ; le poney rouge fustigera la violence guerrière. Il apportera destruction à ceux qui veulent le mal, aux médecins et infirmières qui découpent, charcutent et droguent, aux contractuelles qui punissent sans la légitimité du Tout-puissant. Toi qui me lis, ouvre ton cœur, je te le dis : si tu répands le bien autour de toi, le poney rouge t’épargnera.

vendredi 18 septembre 2009

Mélissa danse en rond

A Gracia, il y avait ce couple, aussi beau que peuvent l’être deux personnes qui s’aiment. Il y avait moi, niaise à les contempler et eux qui dansaient comme s’il n’existait qu’eux. J’étais captivée, leurs regards, leurs mouvements me touchaient sans me voir. Je les ai ainsi contemplé jusqu’à que mes yeux n’en puissent plus. Tout à leur bonheur, je regrettais le mien, passé et présent dont je ne savais à l’évidence pas profiter. Leur amour, beau à voir, restait pénible : pourquoi eux ?

Il était là, lancinant. Il me piquait de mes remords et ne pouvait s’empêcher de m’accuser. Je n’étais pas seule ! Toi aussi, mon bel Endymion, tu pouvais lutter. Nous avons cédé par facilité (nous cédons tous par facilité), nous n’étions pas différents de vous, de lui, d’eux. Nous étions simplement inconscients. Ma montre s’est brisé en même temps que mon cœur. J’ai amené mon bijou chez l’horloger, mais le cardiologue n’a pas voulu me recevoir. « On ne répare pas les cœurs ici Mademoiselle » « Mais alors, vous faites quoi ? » Le proctologue s’est montré plus compréhensif… Au fur et à mesure, l’image disparait. Pour se consoler, mon cerveau a mis en place une cellule de crise. Il me fait même douter de l’existence du passé. Que me reste-t-il ? Parfois, je me sens comme la victime d’un incendie : des images dans les yeux, des pincements au cœur et des films cérébraux. C’est vraiment trop peu. Peut-on s’acheter une vie clef en main sur Internet ?