mardi 27 avril 2010

Mélissa s'ennuie

En ce moment, je n'ai aucune énergie, aucune motivation et un ennui profond que je traine comme un boulet. Un peu inquiète de cet état d'esprit qui n'est pas le mien d'habitude, j'ai même demandé à mon médecin (et vous connaissez mon aversion pour le corps médical) de vérifier que tout était ok. Analyses effectuées et rien qui puisse expliquer ma léthargie.

J'ai attendu, pensais que ça passerait, que j'avais juste besoin d'un peu de repos, mais rien n'y a fait. Et pourtant, c'est vrai que je suis exténuée. Je suis incapable d'organiser mes pensées, incapable de définir mes envies (remarquez, c'est peut-être parce que je suis une fille) et enfin incapable de situer le malaise. Parfois mon corps est fatigué et mon cerveau bouillonne. J'ai alors envie de faire 15000 trucs (ou plutôt je dois faire 15000 trucs)(pour rattraper le retard sur ces semaines de flegme culpabilisante) mais je ne fais rien, par fatigue et par paresse (cercle vicieux). A d'autres moments, mon corps a envie de bouger mais mon cerveau réclame du temps libre disponible (une trêve, une pause, une page de pub).

Je ne suis pas déprimée, ma vie tourne même assez bien et j'obtiens (sans effort évidemment) pratiquement tout ce que je veux (le trône de reine du monde sera bientôt le mien). J'en conclus que ce n'est pas psychologique...sauf peut-être...non ce serait trop bête...mais d'un côté...
Dans cette nouvelle ville où je suis depuis plus d'un an, je n'ai pas su me construire ce cercle d'amis dont j'ai besoin.
Parce qu'après tout, qu'est-ce qui vous motive le plus pour aller à cette fête barbante où vous allez pourtant vous amuser ? Vos amis. Qui vous propose un après-midi au soleil juste pour en profiter alors vous n'y aviez même pas pensé ? Vos amis, encore une fois.

Ça fait si longtemps que je n'ai pas eu besoin de me faire de nouveaux amis que j'ai oublié comment faire. Vous avez un mode d'emploi en trop pour moi ?

lundi 26 avril 2010

Mélissa a, est, détruit une Barbie

Toutes ces poupées blondes stéréotypées, comment les reconnaitre ? Les différencier ? Elles s'appellent Kelly, Deirdre ou Serena, sentent le soleil de Miami et le silicone. Chez moi, les filles s'appellent plutôt Aurélie, Brigitte ou Claire, ressemblent à Plus Belle La Vie et sentent le fromage et le vin (muuumm !).

Barbie existe depuis 1959 mais il faudra attendre 31 ans pour voir la première Barbie Black (jugée "ethniquement incorrecte car "pas assez typée". Je ne sais pas...ils voulaient peut-être qu'elle ait les fesses plus rebondies ?). De toute manière, Barbie Brune, Black ou Rouquine restent les sous-fifres d'une Barbie Blonde plus audacieuse et commerciale. Les Blondes y verront une domination de la femme blonde sur la femme, les Brunes une surenchère plastique, les commerciaux, un stéréotype qui capitalise à fond.
Mine de rien, la Barbie de notre enfance a enfoncé en nous l'image d'un monstre féminin de perfection : blonde (évidemment), grosse poitrine (pour qu'enfin papa joue à la poupée avec sa fifille), taille de phasme ("jsuis pas au régime mais juste j'adôôôre les yaourts 0%"), supers fringues (Ferme ta gueule Kate, tu n'as rien inventé) et un petit ami au top (Jack, pourquoi as-tu laissé la planche à cette conne de brune ?).
Quoique...petit ami au top...pas si sûr ! Car finalement tout le monde s'en fout de Ken, il est juste là pour accompagner Barbie au bal masqué et on ne lui demande pas son avis (essayez d'emmener votre petit ami ou votre frère à un bal masqué et on verra s'il accepte !)

Si Barbie a fait de nous des femmes complexées du haut de nos huit ans, elle nous a aussi montré le chemin à suivre. Une vraie révolutionnaire, la petite : elle a ouvert aux femmes la voie l'émancipation dès les années 50, le tout en continuant d'être belle et sexy (et l'intelligence ? bah on s'en fout, ça n'a jamais servi à quelque chose) et Che Guevara n'est qu'un minable à côté de notre plantureuse blonde. Elle a fait de Ken son faire-valoir et ainsi inversé des rôles jusque là immuables par la tradition (on va envoyer un stock de Barbies dans les pays du Moyen-Orient) (mince, je suis politiquement incorrecte là, oups!).

Alors à tous ceux et toutes celles qui trouvent Barbie ridicule, n'oubliez pas une chose : Barbie nous a obligé à devenir meilleure, plus mince, plus stylée, plus belle, en conservant son sourire figé à toutes occasions, mais surtout en restant une féministe avertie par l'aliénation de Ken. Alors je m'adresse aux féministes et soyons fous, aux lesbiennes aussi (je fais des raccourcis mais ce conseil vaut pour les deux) : dans votre combat, les fringues de merde et les poils sous les aisselles ne sont pas nécessaires. Devenez des Barbies si vous voulez qu'on ait envie de vous écouter (ou au moins de vous regarder).
C'est vrai ce que l'on dit : le plastique c'est fantastique !

Ps : pour cet article, j'ai appris plein de trucs chouettes sur les Barbies grâce à l'article de Marianne Debouzy (http://clio.revues.org/index446.html)
Quelques exemples : Barbie est inspirée de Bild Lilli, une poupée mannequin allemande davantage destinée à un public adulte, si vous voyez ce que je veux dire...
Barbie est une poupée indéniablement sexuée mais néanmoins anatomiquement incomplète. En 1975, elle devient "Growing Up Skipper" : on tourne son bras, la poupée grandit et sa poitrine avec. Tollé des féministes qui font retirer cette Barbie de la vente : les premières opérations de chirurgie esthétiques n'ont guère plu à l'époque. On crée ensuite la Teen Talk Barbie qui sait parler (pourquoi faire ? elle est bonne, point.) et sa phrase fétiche est "les cours de math sont durs". Et les féministes repartent au front !
En 1990, Chantal Goya a une Barbie à son effigie, comique non ? (Mattel a volé cette idée à Playmobil)
Il existe également un Ken en costume et boucle d'oreille laissant suggérer qu'il est gay (et non pirate). Nouveau scandale (il paraitrait que Georges Michael n'aurait pas donné son accord).