dimanche 28 mars 2010

Mélissa était petite...

Quand j’étais petite, j’étais amoureuse de Mac Gyver et Mickael Knight. J’étais persuadée qu’ils finiraient par se battre pour me conquérir. Mac construirait une bombe avec des pissenlits et du ketchup, Mickael utiliserait la surpuissance de Kit pour éviter le piège.

Je pensais qu’à 25 ans, je serais une working girl conquérante, belle et sûre d’elle. Ça me paraissait si loin mes 25 ans…comme mes 50 ans aujourd’hui finalement. A 25 ans, je porterais des tailleurs Versace et mon bureau serait énorme, au dernier étage d’un gratte-ciel. Je me rend compte qu’à l’époque où les autres petites filles rêvaient de pouponner, je ne m’envisageais déjà pas mère : ça aurait trop contraint mes envies de domination du monde, à la manière de Minus et Cortex.

Quand j’étais petite, je rêvais de voyager, partout et tout le temps. Je sentais que le monde était grand mais pas inaccessible et qu’un jour, j’irai le voir de tous les côtés.

Petite, je ne comprenais pas l’utilité des crèmes anti-rides, du maquillage et d’un polissoir à ongles. Ma mère devait se battre au quotidien pour le bain, me brosser les cheveux et les dents. J’étais une sauvageonne, sale et heureuse.

Quand j’étais enfant, j’étais sûre que les gens que j’aimais, étaient immortels : mon père évidemment, ma mère parce que l’inverse est (toujours) inconcevable, mon chien qui grandissait avec moi, Sim et Mickeal Jackson. Pour moi, le Club Dorothée ne s’arrêterait jamais, Jean-Pierre Foucault continuerait à me raconter des histoires le dimanche soir et Barbie serait toujours un canon.

Quand j’étais petite, je trouvais déjà que les garçons étaient bêtes mais j’avais déjà compris comment obtenir d’eux ce que je voulais. « Un bisou en échange d’un frezzy pazzy ? »

Pour moi, en 2000, la téléportation serait un mode de locomotion absolument normal. On ferait des voyages sur la lune pour partir en week-end, comme Arnold dans Total Recall. Quand j’étais petite, Pacman était déjà vieux, je tuais des canards sur ma Nes et Mario était trop cool. Je me souviens de la première fois où j’ai écouté de la musique sur un baladeur : avoir la musique directement dans les oreilles m’avait presque fait plané. Je me faisais des compils en enregistrant la radio, et la fonction auto-reverse me semblait le summum de la modernité.

Petite, je désespérais de voir mes seins grandir. Je voulais mesurer 1m75, porter des talons et porter un sac de dame pour me déguiser. Je regardais Corky et Doogie à la télévision et être diplôme de médecine à 14 ans me paraissait complètement normal. Toutes les choses que je ne savais pas faire, je me disais « ce n’est pas grave, je saurai quand je serai grande » et je ne sais toujours pas.

Je devais être mignonne, petite, avec mes rêves et mes convictions. Et cette petite fille qui rêvait de sa vie, dans sa chambre d’enfant, il s’agit de ne pas la décevoir. C’est peut-être pour elle que je m’échine. Pas pour mes parents ou les autres dehors, mais pour elle, qui est toujours là tout au fond de moi, à me regarder gâcher ou réussir ses rêves de gamines.

3 commentaires:

ayabus a dit…

on peut pas rêver de la réalité , c'est ontologique ...

Pauline a dit…

La petite fille qui est au fond de moi a les mêmes désirs (et elle a envie de jouer à touche pipi avec celle qui vit au fond de toi...)

Mélissa a dit…

@Pau : m'enfin, je suis une fille et nous les filles, nous ne faisons pas pipi (ni touche pipi d'ailleurs) : ce serait trop sale pour notre pureté immaculée

@ Ayabus : je te prie de rester poli, non mais !